
En tenants du (prétendu) dialogue avec les bourreaux, et après les renoncements du Front populaire, du tournant de la rigueur, du "mon ennemi c'est la finance", voilà des rosistes se croyant être les seuls obstacles aux hordes du chaos. Tant pis pour le (manifeste) biais de cadrage.
Après s'être opportunément accroché, cadavérique, à la locomotive LFI, leur naturel centriste tendance ni ni revient au galop et ils montrent à nouveau - et ostensiblement - de quel côté de la barricade ils ont décidé de faire pousser leur soja.
Ils ont recours, dans le cadre d'un "dialogue républicain et constructif", au même verbiage que le reste des formations politiques : "tout ce qui est à ma gauche mènera au chaos". Ils regardent du haut de leur "centenaire d'existence" le déplacement de la fenêtre d'Everton et jubilent de voir les idées que les militants de la SFIO portaient pourtant, être rangées dans la boîte du chaos.
Eux qui n’étaient, aux présidentielles, qu’à 150 480 voix du seuil des oubliettes de l’Histoire où ils pensent, encore sonnés, avoir aperçu le NPA et LO.
On perd hélas du temps avec cette citoyenneté faible. Une modalité de citoyenneté que déjà un citoyen sur quatre ne reconnaît plus comme pertinente.
Elle nous détourne du fait que nous en serons comptables devant l'histoire si nous échouons à transformer dans la paix civile, "l'avenir en commun" en avenir pour nos communs.
Pourtant nos quartiers, nos campagnes et nos villes fourmillent de mobilisation et d’une citoyenneté du cadre de vie et de la délibération locale. Une citoyenneté forte qui vote ou non, blanche ou non et qui s’exprime à qui veut bien l’entendre.
Certains, après avoir réservé leur séjour sur la côte d’azur du moyen orient, investi dans SoftBank et Stargate, ou parié sur la date de l’utilisation de la dernière goutte de pétrole, ne l’entendent peut-être pas. Cela je peux l’entendre.
Peut être.
Car eux sont aveugles aux désirs de transformation des pratiques et des dispositifs démocratiques de co-créations, d'assemblée et de cohésion sociale. Ou plutôt, ils regrettent le temps où ils l’avaient privatisé.
Et nous, au Luxembourg ?
Dans ce minuscule chantier perpétuel où frontaliers, expatriés et résidents locaux - et leur pluralité de statuts et d’identités - vivent, travaillent et s’investissent dans la vie quotidienne.
Dans un contexte où faire φ des mécanismes d’exclusion électorale y devient parfois un art de survie.
Ici comme ailleurs, le cadre de la citoyenneté faible n’y suffira pas - et n’a jamais suffi - pour réinterroger les priorités de l’aménagement - notamment politique - du territoire, de la justice sociale ou encore d’une bifurcation écologique ancrée sur le terrain et portée par une société civile réconciliée avec son rôle, son statut de copropriétaire de la chose publique et sa mission historique d’être un projet pilote d’une société (européenne) ouverte, communaliste et libertaire à venir.
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